Arbre aux 40 écus, abricotier d’argent ou Arbre de Vie, le Gingko biloba est une espèce très singulière que l’on qualifie souvent de « fossile vivant ». Il s’agit en effet d’un arbre très ancien, une relique d’une famille (Gingkoaceae) déjà présente sur Terre il y a environ 300 millions d’années. Seul représentant actuel de cette famille, le ginkgo est ainsi une espèce panchronique. Cette famille est vraisemblablement parmi les premières à avoir développé des ovules, les végétaux se reproduisant jusque-là par des spores.

Appelés aussi « mirabelles puantes », ces ovules contenant de grandes quantités d’acide butyrique dégagent lorsqu’ils tombent au sol une odeur repoussante proche du beurre rance, du vomi et de la crotte de chien. Il est donc largement préférable de planter dans son jardin des individus mâles…

Et oui, car le ginkgo est une espèce dite dioïque, c’est-à-dire qu’il existe des individus mâles et des individus femelles (qui ne portent que des organes reproducteurs mâles ou femelles respectivement). Il est donc assez aisé de distinguer monsieur et madame ginkgo lorsque les ovules sont présents chez des arbres adultes. Mais comment les reconnaître en début/fin de saison ou lorsque les individus sont jeunes (la maturité sexuelle n’est atteinte que vers 20-30 ans) ?
Une petite astuce, les mâles sont, aux mêmes conditions, plus…précoces d’environ deux semaines. Autrement dit, les bourgeons des ginkgos mâles vont débourrer avant ceux des femelles au printemps et leurs feuilles vont également tomber plus tôt en automne. Vous pouvez observer cette différence en ce début de printemps avec l’ouverture des bourgeons mâles et l’apparition des premiers cônes polliniques, alors que ceux des arbres femelles sont encore fermés.

Cette espèce qui a traversé les âges n’était plus guère présente que dans quelques rares régions montagneuses de Chine au XIIème siècle lorsqu’elle a été plantée au Japon et en Corée. A partir du XVIIIème siècle, les arbres de Ginkgo ont été plantés dans de nombreux pays et en particulier dans les villes occidentales, car cette plante, extrêmement résistante, supporte très bien la pollution. N’est-ce pas un ginkgo en effet qui aurait repoussé en premier à Hiroshima après l’explosion de bombe nucléaire en 1945 ?
Alors, quand vous croiserez un ginkgo dans un parc ou sur une place, songez que du haut de cet arbre, 300 millions d’années d’histoire vous contemplent…
Pour retrouver monsieur et madame Ginkgo et suivre leur évolution, rendez-vous sur cet article
mon ginko ne produit que des ovules d’un côté. il me semble qu’il a deux sortes de feuilles. les unes sont en forme de jupes les autres ont une fente au milieu.