Il y a trois semaines, le 1er avril, nous avions publié un article sur le Ginkgo biloba à la sortie de l’hiver. Ce jour-là, alors que les bourgeons de l’arbre femelle étaient encore fermés, ceux de l’arbre mâle s’ouvraient, laissant entrevoir les futures feuilles et les cônes polliniques naissants. Nous retrouvons les mêmes arbres 22 jours après: le pollen est maintenant parfaitement mûr et les ovules, bien qu’encore très discrets, sont désormais prêts à l’accueillir.

Ginkgo biloba ovules (à gauche) et pollen (à droite). Photos prises le 23/04/2020 – Rumilly (74), France. Alt. 400m

Héritage d’un mode de reproduction très ancien, la rencontre des deux gamètes ne donnera cependant pas lieu à une fécondation immédiate. Il ne va s’agir dans un premier temps que d’une sorte de « cohabitation » pendant laquelle les ovules vont continuer à grossir et prendre leur aspect familier de « mirabelles ».

Ginkgo biloba ovules

A l’automne, les ovules tomberont au sol et la fécondation pourra enfin se produire. La germination qui devrait suivre aura ensuite lieu même si les conditions ne sont pas favorables, menant inévitablement à de nombreuses pertes. C’est pourquoi, cette forme de reproduction qui conduit à un énorme gaspillage de ressources n’a pas été retenue par la quasi-totalité des espèces au cours de l’évolution, détrônée pas une nouvelle structure révolutionnaire protégeant l’embryon tout en permettant de différer la germination: la graine.

Ginkgo biloba cônes polliniques mûrs

Nous continuerons à suivre le parcours annuel de monsieur et madame Ginkgo et nous vous donnerons régulièrement de leurs nouvelles au cours des prochains mois.