Le sédum âcre (Sedum acre) est une plante de la famille des Crassulaceae, celle des orpins et des joubarbes.
On la trouve aussi dans la littérature sous les noms évocateurs d’orpin brûlant ou de poivre des murailles: de bien drôles de noms pour une plante aux fleurs solaires si délicates. Sous cet aspect lumineux, léger et fragile à la fois, se cache en effet un caractère bien trempé. Ce qui est d’ailleurs préférable pour… résister au soleil direct et la chaleur étouffante des murs et rocailles, ses milieux de prédilection.
Selon plusieurs auteurs elle est considérée comme toxique, et pour cause, elle contient plusieurs alcaloïdes notamment du groupe des alcaloïdes pipéridiniques (sédamine et sédacrine principalement), qui à forte dose sont émétiques (vomitifs) et vésicants (irritants pour les muqueuses et la peau). Prudence donc dans son utilisation!
Ce sont ses feuilles, petites et charnues qui peuvent être consommées, crues principalement. Vous pouvez les ajouter sur des salades estivales ou bien en fin de cuisson pour relever des plats. En très petite quantité évidemment! Cela apporte un goût puissant, âcre bien sûr, et à la fois piquant et chauffant. Un mélange réussi de poivre noir et de piment : tout un programme pour les papilles, allez-y donc doucement. Tout ceci exprime bien ses différents noms vernaculaires.
Outre son utilisation condimentaire, le sédum âcre a aussi été utilisé en médecine traditionnelle, le plus souvent par voie externe, notamment en application directe sur la peau comme corricide (usage similaire à celui de la chélidoine – Chelidonium majus) ou sur les gencives pour limiter les effets du scorbut.
Dans certaines régions les feuilles écrasées servaient de cataplasme pour limiter la déformation des articulations touchées par l’arthrite. On la mentionne également dans toutes les inflammations type ulcères gangréneux, lupus, ou encore cuite dans du beurre pour obtenir une crème contre les hémorroïdes.
En interne, on utilisait ses feuilles en cas de faiblesse cardiaque et circulatoire, d’hypertension ou encore de fièvre. Il est intéressant de remarquer cette nature ardente, associée à des pathologies « chaudes », brûlantes, inflammatoires qui n’est pas sans rappeler le théorie des signatures.
Rappelons que d’autres espèces de sédums ont été utilisés également en cuisine, principalement les jeunes feuilles, pour leur texture juteuse et leur goût, cette fois léger et acidulé.